La Confrontation. pv.

Spoiler:

Sugar & Eli.

La douce Bagxwell ouvrait les yeux tout doucement, un léger rayon de soleil traversait la fenêtre et les épais rideaux, il éclairait sa chevelure blonde. Elle avait l’air si apaisée. Que ces secondes étaient agréables. Vous savez la poignée de secondes entre le moment du réveil et le moment de la prise de conscience totale, le retour à la réalité. La Serdaigle avait désormais les yeux grands ouverts et son visage semblait tourmenté. Elle se leva brusquement dégagea dans un geste violant la couette du lit et quitta son lit visiblement énervée.

« Satané rêve ! » murmura-t-elle.

Qu’était donc son problème avec ce rêve ? L’avait-elle oublié, il est vrai que c’est le genre de chose qui agace souvent, mais ça semble tout de même trop léger pour être la cause de l’état de la Serdaigle qui comme chacun sait et d’une nature calme, sereine, elle ne se laisse pas déborder par ses émotions si facilement. Non ce n’était pas ça, son rêve elle s’en souvenait très bien au contraire et c’était bien ça qui l’agaçait. Enervée contre elle-même d’avoir une fois de plus laissé son subconscient virevolter où il le souhaitait. Un subconscient qui semblait se plaire dans les pires recoins de sa tête, les recoins qu’elle tentait de cacher autant qu’elle le pouvait. Ce visage… c’était un visage que son subconscient n’avait pourtant pas caressé depuis bien longtemps. Cela faisait quatre mois qu’elle évitait Sugar et elle avait visiblement raison à voir dans quel état la mettait le simple faite de rêver à lui. Rêver à lui… ses mains, ses bras, ses épaules et d’autres partis de son corps sur lesquels elle ne s’éternisera pas. Elle se révulsait elle-même. Si seulement il y avait un moyen d’enfermer à jamais ce subconscient, qui lui faisait peur et qui n’avait visiblement rien à voir avec la vraie Elina. Ou peut être était-ce simplement ce qu’elle préférait se dire. En tout cas les faits était là, la Serdaigle avait quitter son dortoirs de mauvaise humeur et la longue douche froide qu’elle avait prise juste après ne l’avait pas non plus aidé à se détendre.

« Qu’est ce qui t’arrive ? » lui demanda Joséphine alors que le regard troublant d’Elina venait de se perdre dans son jus de citrouille.

« Rien. » répondit-elle aussitôt avec ce faux airs de " j’ai quelque chose mais je veux pas et je ne peux pas t’embêter avec ça ".

« Eli je déteste ce regard, dis-moi ce qui ne va pas. » Elle ne pouvait définitivement rien cacher à sa sœur.

« Rien je t’assure, j’ai juste mal dormi, je vais arriver en retard, j’y vais à tout à l’heure. » ajouta-t-elle avant de se sauver.

Si il y avait une personne après Gabriel à qui Eli ne devait pas parler de Sugar c’était bien Jo, qui n’avait pas arrêté de la mettre en garde pendant la relation qu’ils avaient entretenu l’année dernière. Et la Gryffondor avait eut raison. Eli en était persuadé il fallait qu’elle se sorte ce gars de la tête une bonne fois pour toute, elle ne pouvait pas continuer à l’éviter et à l’ignorer éternellement ! Aujourd’hui c’était le grand jour elle allait enfin se libérer de ce mec ! Elle allait faire preuve de courage comme Joséphine l’aurait fait, l’affronter et en finir ! Ce n’était jamais qu’un élève de Poudlard exactement comme les autres, banal, insignifiant. Il fallait du moins qu’elle s’en persuade si elle voulait se donner du courage. Eli était plus remontée que jamais, ce soir elle n’aurait pas peur de s’endormir et de rêver. Elle serait enfin libre ! Il était plus que temps, ce n’était qu’un gamin profiteur et égoïste ! Durant sa pause déjeunée Elina se mit à écrire sur un parchemin tout ce qu’elle reprochait à Sugar, ce qui sembla faire rire ses camarades. La liste était longue près de deux parchemins recto verso, extrêmement bien écrit et construit, avec arguments, exemples et contres exemples. Il fallait qu’elle se calme un peu à force de déverser tout son fluide sur ce parchemin, il ne lui en resterait plus pour Sugar. Et puis si sur un parchemin c’était facile, en pratique, ça serait bien différent. Première épreuve tenter de capter son attention l’espace de quelques secondes. Son regard se tourna difficilement vers la table des Serpentards. Il restait d’ailleurs bloqué sur Matthew, ce visage si familier qui la rassurait. Elle prit une grande inspiration et chercha Sugar du regard. Elle l’avait reconnu, sa gorge se serra mais elle réussit à garder le regard fixé sur lui jusqu’à ce qu’il s’en rende compte et la regarde à son tour. Elle eut le plus grand mal du monde à déglutir et sentit son cœur s’accélérer, elle croisait le regard de Sugar. Elle lui lança un regard noir peu convainquant et fini par baisser les yeux peu fière d’elle, ses mains étaient trempées par la sueur, jolie performance.... Elle se rattraperait ce soir. Une chose était sûre, Sugar devait maintenant se douter de quelque chose, elle essayait de l’éviter depuis trop longtemps pour que ce regard passe inaperçu. Etait-il une bonne chose de le préparer à la confrontation ? Elina n’en était pas certaine, après tout est ce judicieux pour l’agneau de prévenir le loup de sa future rébellion ? De toute façon la relation d’Eli et Sugar n’avait rien de celle du loup et de l’agneau, en tout cas plus maintenant, car ce soir elle l’avait décidé, elle ne le craindrait plus, ça serait fini. Elle quitta rapidement la table et rejoignit la volière où elle se mit à écrire quelques mots sur un parchemin. J’ai besoin de te parler. Ce soir, 20h à l’endroit où nous nous sommes rencontrés. Elina. Il avait intérêt à s’en souvenir, c’était là que ça avait commencé et c’était là que ça devait finir. Elina était persuadée qu’un manipulateur pareil devait se souvenir de ce genre de détail, dans la manipulation, tout n’est que détail. Elle envoya sa chouette lui porter le message, ça y est, elle ne pourrait plus revenir en arrière.

Une question s’imposa à elle, pourquoi devoir attendre 20h ? Avait-elle eut la naïveté de croire que l’après midi lui apporterait conseil ? En réalité elle ne lui apporta qu’un peu plus de doute et de pression. Elle regrettait déjà tout ça et perdait un peu plus en assurance à chaque minute qui passait. Elle avait envie d’en parler à quelqu’un histoire de se redonner du courage et de se changer les idées. Jo et Gaby, c’était inenvisageable, Raphaël, ça semblait difficile, il n’y avait que Wael pour ça. Elle alla le rejoindre aussitôt. Après avoir passé pratiquement toute l’après-midi à l’écouter jouer de la guitare, ce qui lui avait fait le plus grand bien, ils entamèrent une discussion enjouée dont ils avaient le secret, Elina finit par se confier à Waël, qui se montra très compréhensif et de bons conseils. Eli se sentait bien, très bien même, remontée à bloc ! Après un dernier câlin à son petit frère de cœur, elle rejoignit son dortoir. L’heure du repas approchait. Mais elle n’avait pas envie d’aller dans la Grande Salle. La perspective de le voir ne l’enchantait pas vraiment, elle ne lui ferait pas le plaisir de la voir stressée pour lui, de toute façon elle n’avait pas faim. Elle s’allongea sur son lit et attendit en tentant de se calmer.

19h30, elle se leva et se surpris à avancer vers son armoire… comme si elle avait besoin de se changer ! Elle n’allait pas à un rendez-vous galant, bien au contraire. Et pourquoi pas mettre sa plus jolie robe ou une jupe courte, des talons et un décolleter, ridicule, ça partait mal. Finalement, elle ne prit même pas le temps de se recoiffer, elle se contenta d’enfiler des bas, car nous sommes tout de même au mois de Novembre et descendit les marches de Poudlard, elle avait eut raison de prendre de l’avance car les escaliers lui avaient joué de sales tours heureusement au bout de sept ans, elle commençait à bien connaître Poudlard. Direction le lac, pas n’importe où près de leur arbre. Dès qu’elle mit un pied dehors, un frisson lui parcouru l’échine. Le vent était froid et s’engouffrait sous ses vêtements. Elle tenait le bas de sa jupe, pour qu’elle lui couvre le bas des cuisses et qu’elle évite de s’envoler. Ça allait déjà mieux, de toute façon elle n’allait pas se préoccuper de la température extérieure longtemps. Plus elle avançait plus le vent l’apaisait, caressant doucement son visage. Un tas de question se bousculait dans sa tête, viendrait-il ? Dans quel état d’esprit ? Qu’allait être le premier mot qui sortirait de sa bouche ? De son côté Elina semblait avoir tout prévu. Le lendemain était un jour sans cour quelques élèves se baladaient, des amoureux pour la plupart. Il la regardait tous bizarrement, oui elle était seule et alors ? Elle aurait bien préféré que ça dure, mais d’un autre côté ça ne lui aurait pas permis de mettre les choses au clair, cruel dilemme. Elle s’adossa au saule pleureur qui se trouvait près du lac. Les branches de l’arbre majestueux effleuraient la surface de l’eau, c’était l’un des endroits préférés d’Eli. Cet endroit qu’elle connaissait si bien la rassurait, elle avait bien choisit le lieux, c’était certain, il n’y en avait pas de meilleur, tout était de son côté, il ne lui restait plus qu’à agir en conséquence…

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elina bagxwell &
« j'aime quand, pour moi, tu danse.» SUGAR

Un doux réveil, une nuit calme, un beau rêve. Il voyait Lily, elle lui parlait de lui, de Poudlard, de ce qu’il y faisait, et elle ne lui en voulait pas, elle savait que depuis qu’elle était partie, il n’était plus le même, elle ne le jugeait pas. Calme, posé, il ouvrit doucement les yeux, regardant son dortoir, il était déjà vide. Quelle heure était-il ? Il n’en avait aucune idée, mas à première vue, il avait déjà raté une heure de cours minimum. Peu importait en réalité, l’école, les cours, l’instruction, tout ça n’avait aucune importance pour le beau brun. Se levant doucement, il partit dans la salle de bain et prit une bonne douche chaude, qui le réveilla pour de bon. Revêtant son uniforme, il n’avait pas serré sa cravate, et sa chemise sortait de son pantalon. Il avait toujours cet air négligé, rebelle qui le caractérisait si bien. Sortant de son dortoir, et marchant dans la salle commune, il croisa quelqu’un qui lui indiqua qu’il était midi et que tout le monde se trouvait dans la grande salle pour le déjeuner. Ravi, il sortit de la salle commune des Serpentard, s’engouffrant dans les cachots humides, et arriva dans le hall d’entrée. Entrant de son pas léger dans la salle commune, il ne fit pas attention aux personnes qui étaient déjà présentes et se tourna directement vers la table où étaient les siens. S’asseyant entre Jennifer et Melody, il vit Kaitlyn assise un peu plus loin, il lui décrocha un sourire sardonique. Puis se tournant de nouveaux vers ses deux belles compagnes, il engagea une discussion banale, sans grand intérêt mais au moins cela ferait passer le temps.

« Dis, Sugar, pourquoi cette stupide Serdaigle te regarde comme ça ? »
« Ma douce Melody, pourquoi tant de venin, elle ne t’as rien fait. »

Portant son regard sur la Serdaigle en question, il reconnue immédiatement Elina. Petit oiseau qui était tombé dans ses filets durant le cours de l’année dernière. Elle lui avait littéralement fait ses devoirs, et l’aidait dans les cours. Et puis à la fin de celle-ci, ils étaient partis tous les deux chez eux pour les vacances, et elle n’avait donnée aucunes nouvelles. Sugar, non plus, mais lui finalement se fichait pas mal d’elle, alors ce n’était pas très étonnant. Soutenant le regard de la Serdaigle, il vit qu’elle tentait de lui lancer un regard noir, et lui se contenta de lui adresser un geste amical de la main en signe de bonjour. Ses deux compagnes en furent choquées d’ailleurs, mais il fallait qu’elles se rendent à l’évidence, elles n’étaient pas les seules, et Elina était sa petite poupée. Douce, innocente, naïve, il aurait pu finir par en tomber amoureux si elle n’était pas coincée. Si seulement il avait pu la mettre dans son lit, il aurait su au final si il l’aimait au non. Mais jamais la jolie blonde ne lui avait fait signe comme quoi elle voulait froisser ses draps, et il n’avait donc pas évoqué le sujet. Car Sugar était comme ça, jamais il ne proposait, jamais il ne demandait quelque chose, il attendait qu’on lui donne, qu’on lui offre sur un plateau d’argent, c’était beaucoup mieux, meilleur à savourer. Se levant doucement de sa table, il partit pour ses cours de l’après-midi. Il se demandait bien ce que la petite Elina lui voulait, après tant de temps où elle n’avait pas donnée signe de vie, qu’elle l’avait ignoré, évité même. Mais il ne fallut pas longtemps à cette belle poupée pour se manifester ; c’est en cours de métamorphose que Sugar vit son hibou toquer à la fenêtre. Après les dernières cinq minutes du cours, quand la cloche sonna, il alla ouvrir la fenêtre laissant le hibou lui donner le petit bout de parchemin qui lui était destiné. Elle lui donnait rendez-vous ce soir, vingt heures, à l’endroit même ou ils s’étaient rencontrés. D’une certaine manière, Sugar trouvait ça assez romantique, et ce fut avec un sourire satisfait qu’il rangea le bout de parchemin dans sa poche, quittant la salle de cours.

L’après-midi s’écoula bien vite, et Sugar eu le temps de faire pleins de choses. Aller en cours, rendre Kaitlyn verte de colère, charmée une petite Serpentard de première année, rendre Kaitlyn verte de jalousie, et enfin coucher avec cette fameuse Kaitlyn dans la salle de bain de son dortoir. Et c’est tout à fait serein, qu’à dix neuf heures il se dirigea vers la grande salle pour dîner. Il prit place à côté des deux même Serpentard que ce midi, et mangea rapidement. Dans une heure il avait rendez-vous avec Elina, et il ne souhaitait pas faire attendre sa petite poupée. Seulement on était en novembre et elle lui avait donnée rendez-vous dehors, il avait du donc prévoir de s’armer contre le froid qu’il allait lui glacer le sang, paralysé l’ensemble de sa masse musculaire. Ses yeux ténébreux parcoururent la salle. Elle n’était pas venue dîner. Lorsqu’il vit que l’heure du rendez-vous n’était plus que dans une quinzaine de petites minutes, il prit une part de tarte à la mélasse qu’il enveloppa dans des serviettes en papier, et se leva, quittant la table sans adresser un regard à ses deux vipères de groupies. Il avait décidemment mieux à faire, une autre personne à voir. Quittant la grande salle, son pas souple l’emmena jusque les portes du château qu’il poussa calmement, se retrouvant l’instant d’après dehors. Enfonçant son bonnet aux couleurs de sa maison sur sa tête, et resserrant son écharpe qui était aux mêmes couleurs autour de son cou, il ferma les derniers boutons de son manteau. Il prit une cigarette, qu’il cala tant bien que mal dans sa bouche tout en jonglant avec la part de tarte. Puis une fois que celle-ci fut bloquée entre ses lèvres, et allumé, il tira doucement dessus, en reprenant son chemin. Le lieu du rendez-vous était charmant, il aurait pu y aller les yeux fermés. Et au loin, dos à lui, il la vit, affublée de son uniforme comme lui mais sans rien pour la couvrir, et les amoureux qui passait par là et qui lui jetait des regards surpris. Une jolie fille n’avait-elle pas droit de se promener le soir toute seule ? Ce n’était pas très prudent, mais elle ne serait pas seule pour longtemps, puisque Sugar arrivait déjà à sa hauteur.

« Bonsoir Elina. Tiens, je ne t’ai pas vue dans la grande salle pour le dîner, alors je me suis dit qu’une part de gâteau te ferait plaisir. »

Un sourire calme vint se poser sur les lèvres du Serpentard, éclairant son visage, faisant éclater sa beauté insolente. Il vit alors qu’elle tremblait, et instinctivement, il lui met son bonnet sur sa tête et son écharpe autour de son cou dans un geste tendre, affectueux, effleurant sa joue par la même occasion. Puis enfin, il retira son manteau qu’il posa sur les épaules de la belle Bagxwell. Lui décrochant son plus beau sourire, il passa une main dans ses cheveux qui comme d’habitude n’était pas coiffés. Reposant son regard ténébreux et mystérieux sur le visage angélique de son doux rendez-vous, il reprit la parole. Sa voie était toujours aussi calme, posé, presque un murmure.

« N’attrapes pas froid, je me sentirai coupable… Alors tu souhaitais me parler ? Je t’écoute. »

Plongeant ses mains dans ses poches, il attendait qu’elle lui avoue le sujet de la conversation. Peu importait lequel il était, il était préparé à tout, et on avait difficilement le dessus avec Sugar, surtout quand la personne en face de lui nourrissait secrètement des sentiments pour lui, et que bien sur, diable comme il était, il avait remarqué et n’avait pas hésité à en jouer. On ne change pas sa nature ; Sugar était un monstre, Sugar était le diable.

Il était là devant elle et déjà elle sentait son cœur accélérer. Il battait fort dans sa poitrine. Il avait l’air si bon, si gentil, si simple et naturel. Sa présence seule suffisait à déstabiliser la Serdaigle. Déjà il lui était presque impossible de détacher ses yeux du regard limpide du beau Serpentard. Presque impossible, car elle y parvint tout de même baissant la tête avec un sourire gêné après avoir échanger un rapide bonsoir. En l’entendant prononcer son nom, Eli sentit son cœur s’emballer. Il lui parlait calmement, comme s’il ne s’était jamais rien passé comme si elle ne l’avait pas ignoré depuis des mois. Il lui offrit même une part de gâteau. Eli leva la tête et fixa son regard sur sa bouche pour éviter d’avoir à croiser celui du Serpentard. Il souriait, un beau sourire un sourire angélique qui aurait presque pu effacer toute la diablerie du personnage. Elina prit une grande inspiration et lui répondit.

« C’est gentil, mais non merci, je n’ai vraiment pas faim… »

C’est alors que Sugar s’approcha d’elle. Elle se rapprocha le plus possible du tronc d’arbre derrière elle. Sentant l’écorce de ce dernier s’enfoncer dans son dos. La jeune femme gardait le regard rivé sur ses pieds, complètement crispée. C’est alors qu’il posa affectueusement son bonnet sur la tête de la demoiselle. Alors qu’elle restait là sans rien faire à le regarder il continua et enroula son écharpe autour de son coup. Il était tendre, doux, mais Eli n’en était en rien apaisée. Elle serra l’écharpe avec ses mains et prit une grande inspiration en fermant les yeux. Son odeur… cette odeur avait quelque chose d’enivrante. Que ça avait pu lui manquer. Un frisson la parcouru soudain, il avait effleuré sa joue. Ce frisson n’avait rien de comparable aux précédents, il n’était ni froid ni désagréable, bien au contraire. Pourquoi fallait-il que ça se passe comme ça ? Les mois qui l’avaient séparé de Sugar lui avaient-ils ramollis le cerveau ? Avait-elle oublié comment il était ? S’attendait-elle à ce qu’il soit méchant et vulgaire ? Ça aurait pourtant était beaucoup plus facile. L’apparence et l’attitude de Sugar étaient tellement différentes de ce qu’il était réellement. Une confrontation avec lui n’avait rien d’une simple joute verbale, à laquelle elle aurait eut des chances de gagner, non c’était bien plus. Elle se rendait doucement compte que les chances étaient inégales. Oh oui il lui avait manquer, sa présence, ses paroles, tout lui avait manqué. Sugar était sa drogue, elle avait besoin de le sentir, de le toucher, de le sentir présent. Elle n’avait plus de doute sur ce qu’elle ressentait à ce moment précis, c’était bel et bien du désir, même si ça la révulsait. Ce désir était tranquillement en train de chatouiller les sentiments amoureux qu’elle avait pour lui afin de les réveiller. Il fallait à tout prix qu’elle se réveille, qu’elle évite ses regards, qu’elle reste insensible à ses sourires, à ses gestes affectueux. Elle enleva la veste de Sugar et la reposa sur ses épaules à lui, elle sentit ses joues s’empourprer quand elle le toucha, elle fit de même avec le bonnet, qu’elle lui enfonça un peu trop sur la tête, lui cachant les yeux, ce qui déclancha un léger rire chez Elina. La Serdaigle le remit convenablement et retourna à sa place, le plus loin possible de lui, collée contre son arbre. Elle avait pourtant gardé l’écharpe et sentait l’odeur de Sugar à chaque inspiration.

« Encore une fois merci, mais il ne faut pas que se soit toi qui meurt de froid, alors que c’est moi qui t’ai fait venir. » poursuivit-elle de sa voix douce.

La raison de la confrontation, voilà, elle y était le moment tant attendu, il fallait qu’elle arrive à lui dire ce qu’elle pensait.

« Sugar, as-tu déjà désirer quelque chose du plus profond de toi, à un tel point que tu te sentais obligé de te l’interdire ? » le Regard d’Eli était grave, elle n’attendait pas vraiment de réponse, Sugar ne devait pas savoir ce que c’était, il avait absolument tout ce qu’il désirait.

« Et bien moi, c’est ce que je ressens actuellement et pitié ne t’en sens pas flatté car ça n’a rien de bénéfique pour moi. Tu es la personne la plus égoïste que je n’ai jamais rencontré. Tu te moques éperdument des personnes qui t’entourent à partir du moment où ils disparaissent de ton champ de vision, car s’ils ne sont pas près de toi, ils te sont inutiles. Tu t’amuses à tout nous donner et à tout nous reprendre et je n’ai pas envie d’être une de tes choses qui accourent dès que tu claques des doigts. J’ai essayé de t’ignorer. Mais finalement je m’aperçois que ça ne marche pas, car tu m’obsèdes et que je ne me suis jamais sentit aussi déstabilisée et je n’ai jamais eut aussi peur que depuis les deux minutes que tu viens de passer près de moi. »

La voix d’Elina n’avait rien de calme mais rien d’agressive non plus. Elle semblait plus triste et désespérée qu’en colère. La seule colère qu’elle éprouvait c’était après elle. Elle n’avait qu’une crainte maintenant c’était qu’il parte, alors que ça aurait du être la chose qu’elle recherchait à la base. A la base, à quelle base ? Elle ne se souvenait même plus de ce qu’elle avait réellement cherché, ce qu’elle avait espéré de cette confrontation. Et si elle avait simplement chercher à reprendre contact avec lui ? Si ça n’avait rien d’innocent et de noble comme elle se le laissait penser ? Elle profita de cette petite pause pour regarder autour d’elle. Pas mal de regard était tourné vers eux, une chance l’obscurité commençait à tomber et son état devait passer plus inaperçu. Il était là, face à elle, elle aurait voulu se jeter sur lui et le ruer de coups, autant qu’elle avait envie de l’embrasser. Elle sentit une larme rouler sur sa joue, elle l’essuya rapidement espérant qu’il n’avait rien vu. Elle n’allait pas non plus lui faire le plaisir de pleurer devant lui ! Le moins qu’on puisse dire c’est que ça avait été rapide, en à peine quelques minutes elle avait déballé ce qu’elle avait sur le cœur depuis tout ce temps. Ça ne s’était pas vraiment passé comme prévu.

« Et je crois que le pire, c’est que je n’ai pas envie que tu partes, pas comme ça et j’ignore totalement ce que j’attends de cette confrontation. »

Petite menteuse ! Elina savait très bien ce qu’elle attendait, elle attendait que tout s’arrange qu’il lui dise une des phrases magiques dont il avait le secret et que tout aille mieux, qu’elle retourne dans son dortoir apaisée. Elle espérait encore, mais qu’est ce qu’il lui fallait de plus ? La Serdaigle tenta de faire abstraction du fait que Sugar était là, le temps de reprendre son calme, elle se concentra sur sa respiration. Elle voulait comprendre, comprendre pourquoi. Qu’est ce qui l’avait mené si bas ? Maintenant qu’elle avait tout dit c’était un peu plus facile, elle arrivait à affronter le regard du Serpentard, cherchant à percer ses mystères, ce qu’il cachait.

« Comment fais-tu pour ignorer les sentiments des gens avec une telle facilité ?... Finalement j’ai faim, tu veux toujours me donner ta part de gâteau ? »

Elina força un mignon sourire poli. Il était dans sa nature de faire preuve d’une sincérité, parfois troublante quand on n’avait pas l’habitude. La plupart du temps elle aimait dire les choses exactement comme elle les pensait et elle avait du mal à se rendre compte que tout le monde n’agissait pas de la même manière, mais elle s’était promis de se méfier de Sugar désormais, ou en tout cas d’essayer de se méfier.

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C’est gentil, mais non merci, je n’ai vraiment pas faim…

Encore une fois merci, mais il ne faut pas que se soit toi qui meurt de froid, alors que c’est moi qui t’ai fait venir.

Je serai beaucoup moins regretté que toi. Reprends le manteau aussi, je t’en prie. Tu es en jupe, moi en pantalon, j’ai moins de risque de voir mes jambes devenir glaçons.

Sugar, as-tu déjà désirer quelque chose du plus profond de toi, à un tel point que tu te sentais obligé de te l’interdire ?

Oui Elina. Et j’ai résisté, parce que c’est tellement fort que cela ne pouvait être bien, ni pour moi, ni pour la personne que je désirais. Et un jour… J’ai cédé. Et alors que je pensais que ce jour serait horrible, il a été en réalité le plus beau jour de ma vie.

Et bien moi, c’est ce que je ressens actuellement et pitié ne t’en sens pas flatté car ça n’a rien de bénéfique pour moi. Tu es la personne la plus égoïste que je n’ai jamais rencontré. Tu te moques éperdument des personnes qui t’entourent à partir du moment où ils disparaissent de ton champ de vision, car s’ils ne sont pas près de toi, ils te sont inutiles. Tu t’amuses à tout nous donner et à tout nous reprendre et je n’ai pas envie d’être une de tes choses qui accourent dès que tu claques des doigts. J’ai essayé de t’ignorer. Mais finalement je m’aperçois que ça ne marche pas, car tu m’obsèdes et que je ne me suis jamais sentit aussi déstabilisée et je n’ai jamais eut aussi peur que depuis les deux minutes que tu viens de passer près de moi.

Et je crois que le pire, c’est que je n’ai pas envie que tu partes, pas comme ça et j’ignore totalement ce que j’attends de cette confrontation.

Peu importe ce que tu veux Elina, je le respecterai. Et si cela veut dire que je ne pourrai plus adresser la parole à mon petit ange blond, alors qu’il en soit ainsi.

Comment fais-tu pour ignorer les sentiments des gens avec une telle facilité ?... Finalement j’ai faim, tu veux toujours me donner ta part de gâteau ?

Je ne les ignore pas Elina, je ne les partage pas. Ce n’est pas toujours facile mais je préfère montrer aux gens que je n’éprouve pas la même chose, plutôt que de les bercer d’illusions. Quant à moi ? Je cherche simplement la bonne personne.

Il riait… quel doux son, trop peu souvent entendu pourtant… il insista pour qu’Eli accepte son manteau. Effectivement elle était en jupe…mais depuis que Sugar était là, elle n’avait pas froid… son cœur battait tellement vite, le sang circulait en elle à une vitesse impressionnante qui ne lui laissait plus le temps d’avoir froid. Elle accepta tout de même pour ne pas le contrarier… pour ne pas le contrarier… oui vous avez bien entendu, elle ne voulait pas le contrarier, il y a quelque chose qui ne va vraiment pas chez cette fille. Elle se sentait bien dans son manteau, c’était un peu comme si elle était dans ses bras, certains dangers en moins bien entendu… mais elle préféra enfiler le manteau toute seule et tendit volontairement sa main vers Sugar pour qu’il le lui donne. Elle ne souhaitait pas particulièrement chercher le contact, le moindre des mouvements du Serpentard lui coûtait déjà assez cher. Elina fut passablement attendrit quand Sugar lui parla de son expérience de désirs contradictoires, elle souhaitait en savoir plus, ça semblait compter pour lui, mais plus tard, pour le moment, autre chose lui trottait dans la tête et souhaitait sortir depuis trop longtemps.

Il l’avait écouté patiemment, comme toujours Sugar savait très bien faire semblant de porter de l’intérêt aux gens. La larme qui roulait sur la joue pâle d’Eli fut arrêtée par le pouce du Serpentard. A nouveau ce frisson incontrôlable la parcourait, pour le faire durer un peu plus longtemps, elle posa sa petite main douce sur la sienne, juste histoire de rester un peu plus longtemps en contact avec sa main, elle relâcha la main de Sugar. Le jeune homme s’approchait, Elina épiait le moindre de ses mouvements, elle eut un léger mouvement de recul, mais finalement il déposa un doux baiser sur son front. Qui redonna le sourire à Eli.

« Peu importe ce que tu veux Elina, je le respecterai. Et si cela veut dire que je ne pourrai plus adresser la parole à mon petit ange blond, alors qu’il en soit ainsi. »

Il respecterait, tu parles il savait déjà très bien qu’Elina était dépendante de lui. Il ne craignait pas grand chose mais jouait les bons princes. A vrai dire Elina se moquait pas mal de tout ça, elle savait très bien qu’elle ne comptait pas pour lui. Le problème n’était pas tant ce qu’elle voulait, c’était plutôt qu’elle voulait ce qu’elle ne pouvait et ne devait pas avoir. Pouvoir et devoir contre vouloir… un éternel combat. Sugar alluma une cigarette. Eli n’était pas du genre à être dépendante de cigarette et d’alcool, sa dépendance à elle était une dépendance aux personnes qui l’entouraient. Pourtant à cet instant, la cigarette de Sugar lui faisait envie. Elle attrapa la part de tarte qu’il lui tendait, la dégagea des papiers qui l’entourait et en avala un tout petit morceau tout en écoutant la réponse de Sugar. Sa réponse avait eut le mérite de l’apitoyer un peu. Elle prit bien garde à ignorer son sourire déstabilisent… Comme quoi tout espoir n’était pas perdu pour elle, sa raison ne l’avait pas complètement abandonnée. C’était assez triste qu’un garçon de son âge soit déjà si blasé de tout. Il ne partageait aucun sentiment… mais il devait s’ennuyait terriblement ! Pour une fille aussi passionnée qu’Eli, les sentiments étaient l’essence de tout. Elle en dépendait et en souffrait également, mais ça ne lui faisait plus peur, car ainsi de simples moments comme celui qu’elle venait de passer avec Sugar était beaucoup plus intense. Elle dépendait de lui, elle le savait, il le savait, mais il était finalement plus prisonnier qu’elle. Elle pouvait faire absolument tout ce dont elle avait envie, à ses risques et périls, mais elle n’avait pas de raison particulière de contrôler la situation, elle préférait de loin se laisser porter par la situation. Enfin il y avait des limites bien sûr, limites qu’elle avait le plus souvent du mal à définir. C’était là son seul dilemme. Jusqu’où pouvait-elle accepter la souffrance pour ce genre de petit moment qui la faisait tressaillir. Le lendemain elle s’en voudrait sûrement, car il ne resterait plus que la souffrance d’être ignorer pire de n’être rien pour Sugar. Lui à côté de ça, il n’aurait rien ni ce soir, ni demain, ni souffrance, ni sensation de bonheur simple et sain. Finalement la situation d’Elina était préférable à la sienne.

« Si tu ne te laisses pas aller un peu mon grand, tu n’es pas prêt de la trouver cette personne. Tu te prends trop la tête et oublies de profiter des choses simples. Tu me dis pourtant que le jour où tu as cédé, a été le plus beau jour de ta vie, pourtant tu ne semblais plus jouer, pas comme tu le fais toujours face à moi et aux autres. Tu t’es juste laissé aller ! C’est impressionnant le besoin de contrôle que tu peux avoir. Ça ne te fatigue jamais ? »

Elina semblait soudainement un peu plus à l’aise, elle s’était détaché de son arbre et parlait plus librement, mais elle prenait toujours soin d’éviter les regards et les mouvements du Serpentard, elle venait de prendre un peu de liberté et ne comptait pas tout perdre si vite. La Serdaigle regardait la cigarette du Serpentard, elle finit par s’approcher et lui tirer la clope du bec. Elle porta la cigarette à ses lèvres et tira une grosse taffe. Il lui était déjà arrivé en soirée de tirer un peu sur la cigarette de Jo, mais jamais à ce point, elle toussa légèrement en sentit sa tête tourner. Puis elle sourit et regarda Sugar.

« Tu vois, bien que tu penses avoir le contrôle complet de la situation, ce qui n’est pas totalement faux je te l’accorde, je peux faire ce que je veux. Peux-tu en dire autant ? » Elle lui lança un regard plein de malice.

« Est-ce si amusant d’être le bourreau ? Te risquerais-tu à t’abaisser au simple niveau de tes victimes, en l’occurrence moi ? »

Elina tira une seconde fois sur la cigarette avant de la remettre dans la bouche de Sugar. L’un des trucs géniaux quand on fume ou qu’on boit peu souvent c’est l’impact que peut avoir sur vous le moindre excès. Deux taffes et elle se sentait soudain plus audacieuse. Elle avait l’illusion d’être de taille à affronter le Serpentard. Une naïveté de plus ? Peu être… reste à savoir si elle lui serait fatale ou si au contraire ça allait finir par payer.

« Si tu refuses, soit, montre moi alors ce qu’est un vrai bourreau, va y carrément dégoutte moi une bonne fois pour toute qu’on en finisse… »

Bien sûr il n’allait sûrement pas lui répondre, elle s’y attendait bien, sinon ça ne serait pas marrant. Le choix lui appartenait entièrement. C’était plutôt un genre de défi. La jolie blonde se risqua à planter son regard dans le sien, contrairement à son habitude, elle avait tenu plus longtemps mais avait tout de même fini par baisser les yeux. Il valait mieux de toute façon, se perdre dans les yeux du Serpentard était trop risqué… Pas maintenant alors qu’elle commençait à s’accommoder de la situation. Ce qui n’était pourtant pas gagné à la base. Elina était décidément surprenante. L’espoir qu’elle pouvait mettre en chacun des personnes qui l’entouraient, même s’il lui faisait mal, même s’il se moquait d’elle, après tout elle lui avait dit ce qu’elle avait à lui dire. Elle serait moins dupe à présent mais resterait Elina.