Duck Luck
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 (just because I'm loosing, doesn't mean I'm lost). Raphaël.

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Joséphine Bagxwell
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Joséphine Bagxwell


(just because I'm loosing, doesn't mean I'm lost). Raphaël. 99341556
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MessageSujet: (just because I'm loosing, doesn't mean I'm lost). Raphaël.   (just because I'm loosing, doesn't mean I'm lost). Raphaël. I_icon_minitimeLun 20 Juil - 16:19





    Derrière la grande fenêtre ouverte du dortoir des Gryffondor, le soleil terminait son ascension dans le ciel d'un bleu sans une imperfection. L'air était frais, matinal. Cette brise vint mordre la joue de la jeune femme endormie dans son lit aux couvertures brodées de rouge et d'or. Joséphine avait eu une nuit difficile : elle l'avait passé à danser, flirter et s'amuser avec Tash. C'était comme ça à Poudlard : on filait en douce la nuit tombée, on rejoignait quelques amis à une fête clandestine, et les festivités pouvaient commencer. Comme d'habitude, Tash lui avait filé une clope, et puis elle s'était mise à la boisson. Or, tout le Monde sait bien que Jo ne tient pas la boisson, et que c'est toujours la première à montrer les signes de faiblesse. A savoir : rire pour un rien, tomber dans les bras du premier venu, ressasser de vieux souvenirs, le passé, et puis s'endormir dans un coin, parfois seule, parfois non. Mais le pire, c'était évidemment le matin quand elle se réveillait. Il était cinq heures du matin quand elle avait rejoint en douce son dortoir afin d'y récupérer quelques heures de sommeil au passage (sachant que le bord de la fenêtre sur lequel elle s'était endormit n'avait pas été d'un grand confort). S'en était suivi quelques heures jusqu'à cet instant où ce ne fut que le souffle des cieux qui l'avait sorti de la fin d'une nuit fort agitée. Elle ouvrit les yeux avec peine, tachant de se remémorer les frasques de la veille au soir. Hm, cela s'avérait bien plus difficile que prévu. Elle s'étira bientôt, grimaçant en sentant les courbatures s'imposer. Heureusement qu'il n'y avait aucun entrainement de Quidditch prévu en ce samedi. Non, rien qu'une immense pile de travail donné par ces chers professeurs qui n'avaient rien d'autre à faire que les surcharger. Comme s'ils n'avaient que ça à faire, comme si tous les élèves étaient des Serdaigle. Quoiqu'elle n'avait rien contre eux, non. Elle soupira à nouveau et s'assit doucement, son regard encore embué et pas franchement net tachant de reconnaître le dortoir dans lequel elle dormait. A voir les lits vides à coté du sien, l'heure devait déjà être assez avancée. Elle consulta sa montre, histoire de vérifier la suggestion et vit qu'il était dix heures treize très exactement. Levant les yeux au ciel, la jeune fille se redressa : si elle ne se dépêchait pas, il n'y aurait plus rien de comestible dans la Grande Salle, qui bien sûr serait quasiment vide. Sa pire hantise, la solitude. Haha ! Elle s'éleva doucement et enfila un t-shirt (à l'envers) et un pantalon de survêtement. De toute façon, cela s'accordait parfaitement avec sa tête en ce moment-ci. Personne ne la reconnaitrait vu les cernes violettes en dessous de ses yeux, vu la mollesse de son corps ou encore ses cheveux blonds emmêlés.

    Elle arriva dans la Grande Salle quelques minutes plus tard. Elle se dirigea vers une table, le visage levé vers le plafond magique : quelques nuages venait tacher le bleu immaculé qui avait régné quelques heures plus tôt. Elle renifla de dépit avant de s'asseoir à une table. Ce n'est qu'après avoir surpris le regard étonné de deux garçons assis un peu plus loin qu'elle se rendit compte de son erreur : elle venait de s'asseoir à la table des Poufsouffle. Las, elle se releva et rejoint sa table sans se soucier des regards qui étaient posés sur elle. Beh oui, elle avait la gueule de bois, qu'on se le dise clairement. Et alors ? Enfin assise, et au bon endroit, elle entreprit de se verser un verre de jus d'orange (dont elle renversa la moitié à coté) avant de croquer à pleines dents dans une tartine de confiture. Elle mangea son petit déjeuner dans un silence complet, avalant trois tartines et deux verres de jus d'orange. Puis elle repartit, croisant au passage Gabriel qui se moqua de son allure et qui lui dit avec un sourire grand jusqu'aux oreilles : « toi tu t'es encore pris une cuite ! La prochaine fois, si tu veux, je t'apprendrai à tenir l'alcool ! ». Ouais, merci frangin ! Elle ne se préoccupa pas plus de ce dernier et remonta dans la tour des Lions pour se préparer. Après un bref passage à la salle de bain des préfets, à se pomponner un minimum, elle en ressortit toute fraiche. Elle partit alors se ressourcer dans le parc, loin de la bibliothèque et de ses livres ennuyeux, loin des devoirs trainant près de son lit à baldaquin, loin. Elle se dirigea d'un pas lent vers le lac, l'un des endroits qu'elle préférait dans Poudlard. Un instant, elle avait songé à passer d'abord par la volière où elle aurait pu envoyer un message à Elina pour qu'elle la rejoigne mais se ravisa finalement. Elle pourrait se retrouver, seule, près du lac. Et pourrait ainsi se remettre les idées en place.

    Quand elle atteignit le lac et sa surface lisse, la jeune fille s'assit dans l'herbe légèrement humide et enleva ses ballerines qu'elle posa à ses cotés. Elle observa le ciel bleu tout en pensant qu'une journée pareille en septembre, était rarissime. Elle finit par s'allonger doucement sur le dos, fermant les yeux, s'éloignant de son corps physique : ses pensées la menant bien plus loin de là où elle se situait. Elle pensa à toutes sortes de choses : sa soeur et son frère, tout d'abord. Puis elle divagua, comme bien souvent, et se mit à méditer sur la fête de la veille, sur toutes les bêtises qu'elle avait bien pu encore faire avec Tash – soyons clairs, d'habitude leurs défis étaient... « simples », flirter avec un garçon ou boire cul-sec plusieurs verres, toutefois il s'avérait parfois que cela pouvait dégénérer. Elles se mettaient à danser comme des folles, à boire comme des trous, à fumer comme des pompiers. Bref, tout ça n'était pas franchement recommandable. Elle pensa ensuite plus à son entourage, toutes ces filles qu'elle côtoyait, ces garçons qu'elle avait fréquenté. Un brin de nostalgie vint à elle en pensait à son histoire avec Raphaël avant de se forcer à se changer les idées : ce salaud l'avait laissé tomber, non ? Alors il ne méritait pas tant que l'on pense à lui. Sauf qu'elle ne pouvait s'y empêcher. Elle soupira lentement, posant sa main sur ses tempes, y dégageant une mèche qui s'y était égarée. Puis elle fit le vide, et ne pensa plus à rien. Jusqu'à ce qu'elle fut dérangée.

    Elle ouvrit les yeux quand elle entendit un raclement de gorge rompre le silence si bien installé. Et en voyant celui qui se trouvait près d'elle, elle eu soudain envie de refermer les yeux et de l'ignorer.
    Dommage, Jo, mais c'est bel et bien impossible.
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Raphaёl W. Hyadum
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Raphaёl W. Hyadum


(just because I'm loosing, doesn't mean I'm lost). Raphaël. 99341556
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MessageSujet: Re: (just because I'm loosing, doesn't mean I'm lost). Raphaël.   (just because I'm loosing, doesn't mean I'm lost). Raphaël. I_icon_minitimeMar 4 Aoû - 14:09

    Ses cheveux ondulaient derrière elle, au gré des mouvements du vent. Il la suivait en courant, un sourire sur sa bouche. Ils riaient. Il la prit soudain par la taille, la précipita sur le sol avant de couvrir son corps de baisers. Elle le regardait, les yeux étincelants, remplis de cette gaieté qui lui était coutumière. Il s’approcha de son oreille, lui murmura qu’il l’aimait…Et le décor changea. Elle était couchée sur le sol, son corps tordu dans une position bizarre. Son regard était vide , comme si son âme avait déjà déserté la Terre. Une flaque couleur rubis recouvrait la route, conférant un air davantage lugubre à ce spectacle déjà si sinistre. Du sang coulait de sa bouche et de sa poitrine ; une voiture couvrait une partie de ses jambes, l’enserrant d’un étau mortel. Il était face à elle, les mains rouges de ce liquide qui fuyait la chair de sa bien-aimée.

    Autour de lui, les gens affluaient, sortaient de leurs maisons. Il se pencha vers elle, tenta de la dégager de la structure mécanique qui la tenait prisonnière. Il s’acharnait, poussant, vociférant. On tenta de le raisonner, de l’éloigner de ce lieu qui serait désormais porteur d’un drame. Mais l’homme n’écoutait pas, il était en transe ; il saisit la tête de la jeune femme, lui promit de se faire pardonner si elle voulait bien se réveiller. Un râle de désespoir jaillit de sa gorge lorsqu’on le tira vers l’arrière, l’obligeant à se redresser. Il lutta, cria…

    « RAPH’! Nan mais tu veux bien te réveiller, oui? »

    Des blouses blanches le traînèrent presque de force vers un véhicule orangé, pestiférant contre cette « tâche supp’, pas payé pour m’occuper des dingues moi .» L’adulte ne captait plus les syllabes, se perdait dans les mots. Il ne regardait que les badauds qui s’attroupaient et la civière qui approchait du corps de sa bien-aimée. À nouveau, il tenta de se dégager, distribuant à tout hasard des coups de pieds. L’homme mordait les mains, frappait avec la rage du désespéré. Au loin, on embarquait la femme dans l’ambulance, comme si l’on cherchait à se débarrasser du malheur en l’emportant ailleurs. Quant à lui, il avait réussi à se dégager, courant vers le chariot avec déréliction, un ouragan dans le cœur et l’orage dans les yeux. Une douleur aigüe traversa soudain son dos, le poussant à s’arrêter dans un hurlement ; vaincu, il tomba dans l’inconscience.

    « Mec,tu ris de moi là, pas vrai? C’est quoi s’délire? »

    Le poufsouffle se redressa soudainement, l’air hagard. Devant lui, Vincent, un vieux pote, le dévisageait avec inquiétude. Comprenant alors l’étendu de la situation, le préfet tenta de prendre un air détendu, déclarant avec désinvolture :

    « Un cauchemard, t’inquiète…Tu sais s’que c’est hein! Dès que j’prend un verre de trop, j’pars en vrille… »

    C’était pire, en faite. Car si la boisson endormissait temporairement ses craintes et ses douleurs, elle ranimait aussi, dans son sommeil, l’accident. Celui qui avait prit une vie, la plus importante de toutes… Elena était décédée à l’hôpital, un peu plus tard. Quant à lui, les médecins avaient hésité à le relâcher, par peur qu’il ne commette une connerie. Lorsqu’il était arrivé, sa promise n’était plus qu’une coquille vide, un lys qui avait perdu sa couleur. Raph’ secoua la tête, cherchant à effacer ses souvenirs. Il fût aussitôt assaillit d’un violent mal qui le poussa à grimacer, avant de regarder autour de lui. Il n’était pas dans sa salle commune, mais dans une ruelle crasseuse de Pré-au-Lard. La soirée aurait pourtant dû être calme…Mais son ami avait insisté pour qu’Ils aillent l’achever dans un des nombreux pubs. Le résultat n’avait pas été très concluant. Désireux de ne pas s’attarder davantage, le préfet tenta de se relever, non sans difficulté. Sa chemise enfilée, il reprit ensuite le chemin de l’école, indifférent aux coups d’oeils anxieux que son ami lui lançait.

    Le poufsouffle soupira. Il détestait ces moments de faiblesse, qui le mettait en position d’infériorité. Si ses victimes connaissaient son secret, le persécuteur qu’il était risquerait fort de se retrouver dans une situation peu enviable. Or, ce n’était pas souhaitable, pas vrai ? Il avait tout fait pour oublier, pourtant. Du moins, tout, sauf fréquenter quelqu’un d’autre. Il ne le voulait pas, tout simplement. À quoi bon tenter de duper son cœur, alors que l’âme s’y refuse. Lutter contre lui-même n’était pas dans ses priorités. Ce qui ne l’empêchait pas de courtiser d’autres demoiselles. Enfin, seulement une. Mais il avait ces raisons, notamment celle d’écarter les rumeurs. C’était peut-être hypocrite, mais il se devait de se protéger du mieux qu’il le pouvait. Toutes les failles pouvant être exploitées contre lui doivent être couvertes par une solution, même si celle-ci est inhumaine. Certes, ce n’était pas dans ses valeurs, or, il n’avait pas le choix. C’était la seule option qui s’était imposé à son esprit et à défaut d’en trouver une autre, il se devait de l’appliquer. Pour se propre sécurité. Si les gens croyaient qu’il n’aimait plus Elena, alors le futur serait plus agréable…
    D’un geste de la main, le jeune homme congédia Vincent. Il venait de repérer sa proie, près du lac. Instinctivement, Raph’ grimaça. Il n’aimait pas les salauds et pourtant…n’agissait-il pas comme eux, en cet instant précis ? Certes, c’était pour un noble but, mais Joséphine ne partagerait sans doute pas cet avis si on la mettrait au courant de ce qui se tramait dans la tête du jaune et argent. Celui-ci s’arrêta quelques secondes, hors de sa vision, pour la contempler. Elle était belle. Très, même. Pourtant, son cœur ne battait pas la chamade. Ses mains n’étaient pas moites, ses yeux ne se perdaient pas à la surface de son corps. Il ne l’aimait pas. Oh! Ce n’était pas une surprise mais l’adulte aurait préféré que ce soit le cas. Ainsi, de mensonge, il serait passé à la vérité…D’un raclement de gorge, il signala sa présence. Et tandis qu’il prenait place aux côtés de la gryffondor, sans attendre son invitation – qui ne serait jamais venue - , il se maudissait intérieurement d’en être rendu à de tels moyens.

    « Toujours aussi splendide, Jo. »

    Un con , voilà ce qu’il était. Pour l’avoir laissée tomber et tenter de la reconquérir, en sachant pertinemment que c’était vain.
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